Les crues 2019/2020 ont à
nouveau dévoilé les « choses secrètes » de l’Adour.
Cet été, lors de nos explorations annuelles du fleuve et de ses
rives, Patrick, muni de son œil de Lynx, a pu repérer les éléments
d’un nouveau chaland monoxyle assemblé. Il sera précieusement
conservé pour les années futures, afin que nous puissions en faire
l’étude. Cet été sera avant tout consacré à un chantier
archéologique que nous avons délaissé depuis plusieurs années.
Faute de moyen matériel adapté, le chaland de Pontonx nous a
attendus patiemment. Ce chantier sera l’opportunité d’une
collaboration avec le SRA de Nouvelle-Aquitaine, qui déploiera
plongeurs et matériels. Qu’ils en soient ici infiniment remerciés.
Sans eux, leur accompagnement professionnel, leur confiance, leurs
conseils, l’archéologie bénévole ne pourrait exister.
On ne se rend pas compte
parfois de l’énergie et du temps nécessaires pour
pratiquer l’archéologie bénévolement. Bientôt deux décennies
que nous arpentons l’Adour afin d’en dresser un portrait humain,
d’en révéler les aménagements, les constructions riveraines, les
pratiques halieutiques, commerciales et culturelles, les épaves…
Sa petite histoire en somme. A ce jour depuis 2004, nous avons
découvert et/ou étudié 22 épaves d’embarcations fluviales.
Ce travail de longue haleine ne pourrait se faire sans mes camarades
anciens et nouveaux et je profite de ce post pour les remercier :
Patrick, Philippe M., Didier, Stéphane, Jean-François, Thierry,
Jean-Michel, Patrice, Cathy, Jean-Jacques, Philippe C…
Ces recherches prenantes,
passionnantes, foisonnantes, nous essayons à notre petit niveau d’en
faire la médiation, lors de communications, de conférences,
d’articles scientifiques, de publications diverses, de rencontres
informelles… et à chaque fois, l’émotion de voir une étincelle
s’allumer dans le regard de l’écoutant, nous conforte dans
l’idée de continuer. Vous êtes nombreux à me contacter pour nous
accompagner dans ces recherches, mais il est vrai que le fleuve est
d’un abord difficile, parfois
inextricable et que
nous ne sommes que des bénévoles…
Pas toujours évident de
consacrer toute cette énergie dans ces recherches, car qui dit
bénévolat, dit temps pris sur les autres, sur la famille, sur le
quotidien, un financement personnel du matériel et des déplacements.
Sans omettre, après le terrain, un temps consacré à la restitution
des données collectées, aux rapports de fouilles, aux dessins
d’épaves, à l’analyse des photos, à la comparaison de données…
Une nécessité de se former régulièrement. Nous essayons avec nos humbles
moyens de raconter l’histoire humaine d’un cours d’eau,
l’histoire d’un petit fleuve gascon, l’Adour... Et même si
nous approchons des deux décennies de recherches, nous apprenons
encore à chaque sortie, prenons plaisir à chaque rencontre, tirant
les enseignements de nos erreurs et écoutons passionnément tous les
petits secrets que le fleuve veut bien nous confier.
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Le chaland émergeant de la rive
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Pièces de liaison en T
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L'inventeur et sa trouvaille !
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