Les crues de l’hiver
2013-2014 ont fortement impacté par érosion, les rives et le lit de
l’Adour, et plus particulièrement une plage de la commune de Mées. Cette plage sédimentaire avait déjà
révélée en 2011, un premier chaland monoxyle daté ultérieurement
par le radiocarbone de 1321 à 1433 ap. J.-C.
L’embarcation, dont une
planche affleure, est accessible uniquement en période d’étiage à
marée basse. Son orientation est perpendiculaire à la berge.
Quatre fragments ont été
prélevés dans le cadre d’un relevé d’architecture qui ont
permis une tentative de restitution sur sable sec, mettant en
évidence, la symétrie entre les deux flancs grâce à leurs
encoches respectives, réservées dans la masse du bois des bordés.
Ces encoches, pourraient avoir été façonnées afin d’intégrer
dans le chaland polyxyle, des bancs de nage.
Un fragment se révèle sans
conteste, une portion de la sole (fond) de l’embarcation, de 87,5
centimètres pour 42 centimètres de large. Sur un côté nous
pouvons remarquer une remontée à angle droit, amorce du flanc
disparu. Mais le plus parlant, qui identifie le mode de construction
de l’embarcation, demeure la série de trous carrés, accueillant
des clous de fer forgés, et permettant la jonction avec une autre
planche formant la sole. Lors de l’excavation des éléments de
coque, de nombreux clous de fer forgés de section carré à tête
arrondie, furent sortis du sol, correspondant parfaitement à ces
trous carrés. On remarque également une encoche qui traverse la
planche perpendiculairement, cette dernière, servant très
certainement à accueillir une membrure rajoutée et clouée.
Ce chaland est similaire au
chaland monoxyle découvert sur le même lieu en 2011. Une forme de
flancs droits et symétriques, avec absence de proue et de poupe,
dégradées par le temps. Il n’a pas été trouvé de trous de
jauge sur les quatre fragments de coque.
Il nous parait difficile avec
les éléments présents de définir une forme et une dimension
globale de l’embarcation de chêne. Cependant, l’architecture de
cette embarcation présente la même typologie de coque rectiligne à
bouchains vifs (flancs droits) et à fond plat que celle du premier
chaland monoxyle du site. Les indices de pièces rapportées
induisent une construction polyxyle : emplacement d’une
membrure rajoutée, pièces de jonction clouées.
Comme tout chaland de l’Adour,
ce dernier a dû servir au transport de personnes et de charges
légères de faible volume, comme à la pêche à la senne.
Ce chaland serait à
rapprocher de celui découvert entre 2004 et 2006 à
Sainte-Marie-de-Gosse, lui aussi de conception monoxyle assemblé,
daté de la première moitié du XIXe
siècle.
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