vendredi 20 janvier 2017

Le chaland polyxyle de Mées

Les crues de l’hiver 2013-2014 ont fortement impacté par érosion, les rives et le lit de l’Adour, et plus particulièrement une plage de la commune de Mées. Cette plage sédimentaire avait déjà révélée en 2011, un premier chaland monoxyle daté ultérieurement par le radiocarbone de 1321 à 1433 ap. J.-C.
L’embarcation, dont une planche affleure, est accessible uniquement en période d’étiage à marée basse. Son orientation est perpendiculaire à la berge.
Quatre fragments ont été prélevés dans le cadre d’un relevé d’architecture qui ont permis une tentative de restitution sur sable sec, mettant en évidence, la symétrie entre les deux flancs grâce à leurs encoches respectives, réservées dans la masse du bois des bordés. Ces encoches, pourraient avoir été façonnées afin d’intégrer dans le chaland polyxyle, des bancs de nage.

Prise des mesures
Un fragment se révèle sans conteste, une portion de la sole (fond) de l’embarcation, de 87,5 centimètres pour 42 centimètres de large. Sur un côté nous pouvons remarquer une remontée à angle droit, amorce du flanc disparu. Mais le plus parlant, qui identifie le mode de construction de l’embarcation, demeure la série de trous carrés, accueillant des clous de fer forgés, et permettant la jonction avec une autre planche formant la sole. Lors de l’excavation des éléments de coque, de nombreux clous de fer forgés de section carré à tête arrondie, furent sortis du sol, correspondant parfaitement à ces trous carrés. On remarque également une encoche qui traverse la planche perpendiculairement, cette dernière, servant très certainement à accueillir une membrure rajoutée et clouée.

Clous de fer forgé

Clou devant son emplacement initial
Ce chaland est similaire au chaland monoxyle découvert sur le même lieu en 2011. Une forme de flancs droits et symétriques, avec absence de proue et de poupe, dégradées par le temps. Il n’a pas été trouvé de trous de jauge sur les quatre fragments de coque.
Il nous parait difficile avec les éléments présents de définir une forme et une dimension globale de l’embarcation de chêne. Cependant, l’architecture de cette embarcation présente la même typologie de coque rectiligne à bouchains vifs (flancs droits) et à fond plat que celle du premier chaland monoxyle du site. Les indices de pièces rapportées induisent une construction polyxyle : emplacement d’une membrure rajoutée, pièces de jonction clouées.

Restitution du chaland
Comme tout chaland de l’Adour, ce dernier a dû servir au transport de personnes et de charges légères de faible volume, comme à la pêche à la senne.
Ce chaland serait à rapprocher de celui découvert entre 2004 et 2006 à Sainte-Marie-de-Gosse, lui aussi de conception monoxyle assemblé, daté de la première moitié du XIXe siècle.

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