vendredi 27 mars 2020

Urbex - Le palais pyrénéen (partie 1)

Confinement difficile pour qui aime crapahuter en permanence… Avant la "Grande fermeture", la dernière exploration que j'ai pu faire dans les Pyrénées, à la découverte d'un palais extraordinaire !!!





dimanche 15 mars 2020

Destination Urbex d'Arwenne photo

Un petit livre qui se déguste en suivant les péripéties de l'exploratrice urbaine et photographe Arwenne photo.


Les livres de récits d'exploration sont si rares qu'il me paraissait indispensable de découvrir celui d'Arwenne. Je me suis plongé avec délice dans ses récits de visites de lieux délaissés dans le grand Est de la France et l'Italie, à la rencontre de manoirs, collèges, sanatoriums, hôpitaux et hôtels… Arwenne évoque avec beaucoup d'émotion ses rencontres architecturales et coups de cœur lors de ses explorations, ponctuées de ses photos qui nous permettent de visualiser son parcours. Certains lieux sont bien évidement des spots reconnus par les pratiquants de l'Urbex, mais il est toujours passionnant d'avoir un regard croisé sur des sites, car l'émotion d'une visite n'est jamais la même d'une personne à l'autre. Un seul petit regret, la taille des photos dans le livre ne permettent pas d'apprécier à sa juste valeur l'Art d'Arwenne, car ses clichés sont réellement bluffants, d'une beauté à couper le souffle. Je vous encourage à aller faire un petit tour sur son site ou sa page Facebook pour avoir un aperçu de son Art !

dimanche 8 mars 2020

Les larmes de Ragotin (partie 2)

Il ramassa une à une toutes les larmes, en remplit de nombreux seaux, croyant ainsi effacer la tristesse des filles de l’Océan, et les ramena chez lui. Il les jeta dans un grand feu et en fut soulagé. Une épaisse fumée noire et malodorante s’en échappa ; les sirènes devaient être bien malheureuses. Le lendemain, arrivé près des vagues, il eut un haut-le-cœur : à nouveau les sirènes avaient pleuré.



Ragotin reprit son seau et les ramassa toutes jusqu’à la dernière, il passa la journée courbé sur l’estran. A la nuit tombée, il rentra chez lui et à nouveau, brûla tout. Mais cette fois-ci, il ne se sentit pas apaisé. Comme il le craignait, le lendemain, tout était encore recouvert de larmes.



Et chaque jour, chaque matin que le soleil éclairait, la plage se parait de milliers de gouttelettes dures et salées. Chaque jour, chaque matin, Ragotin ramassait, ramenait et brûlait. Il y passa des journées, il y passa des mois, il y passa des années, il y passa sa vie. Il s’y épuisa.



Une dernière fois, très, très âgé, Ragotin partit dire adieu à sa plage, toujours maculée de larmes. Assise sur un tronc, la fée des fonds marins le salua et le remercia d’avoir consacré sa vie à l’Océan.



Le lutin lui demanda pourquoi les sirènes pleuraient tant, depuis tant d’années. La fée sourit tristement et lui répondit simplement que c’était à cause de l’homme qui salit la mer. Et Ragotin pleura.



Les larmes de sirène existent, malheureusement. Ce sont de petites perles translucides de plastique que l’on peut trouver sur le sable par milliers, mélangées aux algues et aux branches que la mer dépose sur la plage après une marée haute. Ces billes sont fabriquées par l’homme qui les utilise dans l’industrie du plastique où elles sont fondues pour créer des objets de tous les jours comme des bouteilles, des jouets ou des pochons pour les courses. Ces perles proviennent d’usines, de camions ou de bateaux qui les transportent, perdues par accident ou négligence dans les cours d’eau ou la mer. Très difficiles à ramasser de par leur petite taille, ces perles sont aussi terriblement toxiques pour les animaux du littoral. Ces derniers comme les oiseaux de mer ou les poissons les avalent et s’empoisonnent, pensant manger de petits organismes marins. 



dimanche 1 mars 2020

Les larmes de Ragotin (partie 1)

Elle était dans mes cartons depuis quelques années et puis, à l'occasion d'une discussion, la voilà à nouveau. Une petite histoire écologique pour les enfants, avec les textes de Dominique Soulé et mes illustrophotographies :


Approche, n’aie pas peur ! Suis-moi, pénètre dans la forêt profonde, longe les rangées de pins. Au bout, prends le chemin de gauche, avance, encore, encore, stop. Et là, regarde… la vois-tu ? Vois-tu cette petite porte entre les racines d’un vieux châtaignier couché ?


Si tu as l’oreille fine, tends-la vers le tronc d’arbre et tu entendras des enfants jouer, une maman et un papa qui préparent une tarte aux pommes. Peut-être les entends-tu mais tu ne les verras pas car les lutins se cachent des hommes. Mais moi, qui ne suis pas un humain, je les ai vus. Je les connais bien et je vais te raconter l’histoire de l’un d’entre eux appelé Ragotin.


Ce jeune lutin vivait heureux, sans soucis, se contentant du juste nécessaire. Souvent, au lever du soleil, il partait, traversait la dune et rejoignait l’Océan en quête de nourriture ou d’objets, rejetés par les vagues, utiles au confort de son petit logis.


Un matin de très bonne heure, notre lutin découvrit la plage recouverte de minuscules diamants, scintillants sous le soleil. Tout content, il courut vers ce nouveau trésor. Mais, arrivé au bord de l’eau, il s’aperçut qu’il ne s’agissait que de gouttes d’eau, des milliers de gouttes d’eau sur le sable, sur les algues, sur les coquillages… partout.



Les gouttes d’eau semblaient magiques, elles n’éclataient pas au contact du doigt. Il les toucha du bout des lèvres, les trouva salées et dures comme des graines de giroflée des dunes. Il pensa alors qu’il s’agissait de larmes de sirènes. Mais pourquoi les sirènes avaient-elles tant pleuré ?