Le
kayak glisse sur l'Adour laissant derrière lui les flonflons de la
fête de Péré. Premières îles de galets, premiers rapides qui
donnent l'élan du voyage.
Appelants
de plastique libres, prenant la couleur du limon, puis des vrais,
nasillonnent, cancanent et caquettent… Enfermés dans des cages.
Une
caravane cachée sur la rive guette les rares voyageurs fluviaux.
Ancien paradis abandonné, vitres opaques qui dissimulent un refuge
désormais protégé par la végétation. Matelas, chaise, table,
bouteille encore pleine... Peur de voir son occupant mort depuis des
lustres.
Dans
un bras mort fleuri de Ludwigia
peploides - Jussie
pour les intimes - deux
carpes s'ébattent et heurtent la quille faisant vibrer mon kayak.
Une
passerelle métallique transporte les galets d'une rive à l'autre.
Plages empierrées, toujours. Ouvertures dans le fleuve créant des
lacs aux eaux calmes. Méandres nombreux. Parfois quelques arbres
détonnent sur les rives, massifs, protecteurs mais vulnérables,
pourvus de racines ne pouvant lutter contre l'érosion.
Enfin,
Toulouzette.
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