mercredi 5 novembre 2014

Le galet mystère

Deux galets roulés ?
Il ressemble à s’y méprendre à un galet roulé par le fleuve. Brun, parfois recouvert sur sa partie affleurante d’algues rases, il repose dans le lit de l’Adour parmi les sédiments. Pourtant, une fois pris en main, on s’aperçoit bien vite, à son poids, qu’il n’appartient pas à la famille des minéraux. Sa légèreté surprend. Puis, en frottant un peu le grain de sa surface, on sent les cicatrices d’un objet de nature fragile. Il suffit pourtant de l’approcher de votre nez pour en deviner l’origine, une odeur diffuse de térébenthine… Son cœur est cassant et friable et une flamme de briquet ne tarde pas à le ramollir.

Une coeur couleur d'ambre sombre


Ces objets sont intimement liés à l’Histoire commerciale du fleuve, ce sont des pains de colophane, échappés des cargaisons de galupes, lors de leur transport. La colophane est un résidu solide obtenu après la distillation de gemme de pin et utilisée dans l’industrie. On en faisait, mélangée à d’autres ingrédients, de la colle, du savon, du vernis, on l’utilisait dans la cosmétique… Une des rares images de la colophane liée au commerce fluvial est symbolisée par cette ancienne carte postale datée du début du XXe siècle. On y voit des ouvriers affairés à remplir des tonneaux de cette substance, sur les quais de Dax. Embarcations mal équilibrées, tonneaux échappés lors d’une descente mouvementée du fleuve, pains oubliés sur les rives lors de leur chargement puis emportés par les crues… Ils sont devenus aujourd’hui des objets insolites et discrets, pourtant témoins de la riche Histoire de l’Adour.

Mise en tonneau des pains de colophane

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire